La Course du Viaduc de Millau - 13 mai 2007

Tout à réellement commencé en septembre 2006, quand nous avons trouvé une publicité pour cette course. Nous en avons parlé à notre petite bande de joyeux lurons, et d'un commun accord, rien qu'à l'idée de passer un bon week-end tous ensemble, la décision ne s'est pas faite attendre, nous nous sommes tous inscrits dès le 15 octobre, début des inscriptions. Il fallait faire vite car la course, qui n'aura lieu qu'une seule fois, était limitée à 10000 partants. Éva s'est occupée de trouver l'hébergement, Pierre a pris en charge la réalisation de tee-shirt pour tout le groupe et après avoir cherché, en vain, un véhicule pour embarquer tout le monde, afin d'éviter de prendre plusieurs voitures ...  c'est le gendre de Didier qui nous prête bien gentiment un véhicule.

Entre le 15 octobre et le 1er novembre, il y avait déjà 3000 inscrits, les 10000 ont été atteints le 16 décembre ... 2 mois, seulement après le début des inscriptions. Nous avons reçu nos dossards le 12 avril, par la poste avec tous les détails pour le stationnement des véhicules, les ravitaillements ainsi que les recommandations de la société EIFFAGE, qui gère le Pont de Millau : aucun déchet ne devra être laissé sur le Pont, ni sur la partie d'autoroute sur laquelle nous allons courir. C'est logique et ça nous paraît tout à fait normal ... c'est même dommage que les organisateurs soient obligés de le rappeler, car chacun devrait le savoir sans que l'on ai besoin de le dire.

Pour préparer cette course, que nous avons prévu de faire tous ensemble, nous avons participé à plusieurs courses sur routes, à caractère grimpant, comme Alençon-Médavy, mais aussi à quelques trails, pour pouvoir bien encaisser le dénivelé. Quelques sorties longues, et notamment les 6h de Gravigny, soit en individuel, soit en relais à 3, en courant 2h d'affilée, ont fini de compléter notre préparation. Nous avons aussi passé une semaine sur l'île de Fuerteventura (Canaries), en février, où nous avons affûté notre entraînement en courant tous les jours entre mer et montagne. Suite à l'annulation des 100km du Djanoub, qui devaient avoir lieu en avril, en Algérie, et auxquels nous devions participer, nous sommes partis sur l'île de Rhodes (Grèce) où nous pensions faire quelques sorties d'entraînement ... mais l'état des routes et la conduite plus que dangereuse, des  automobilistes ainsi que la prolifération de chiens errants, sur les axes secondaires et petits chemins, nous ont vite contraint à ne pouvoir courir, uniquement autour d'un stade ... sans vraiment beaucoup d'intérêt ... quel dommage, car l'île est magnifique, avec des petits chemins qui mènent à de superbes criques, où il n'y a personne ... sauf des chiens errants !!!!

Samedi 12 mai 2007, nous avons rendez-vous à 8h00, chez Didier et Mauricette. Ils nous attendent, Éva, Serge, Maria et moi, embarquons, dans le Superbe monospace que David, le gendre de Didier nous a prêté, bien gentiment. Pierre et Françoise sont partis depuis une semaine en vacances en Charente-Maritime, ils vont nous rejoindre directement sur place où nous attendent déjà Jean (Papy) et Marie-Claude Beaumer.

Après une descente sans problème par l'autoroute, nous sommes arrivés à Millau et nous avons fait un petit tour à pied dans la ville, histoire de repérer le départ et l'arrivée. Une petite visite dans les stands du village course et après avoir défini un endroit précis pour se retrouver après la course, nous avons rejoint l'hôtel, à une quinzaine de km de Millau. Nous avons le temps de prendre une bonne douche en attendant le grand rendez-vous de la soirée. Notre "Papy" va fêter ses 70 ans demain, donc nous avons décidé de nous rejoindre au restaurant pour manger tous ensemble. La soirée s'est très bien déroulée et nous  lui avons offert un tee-shirt, dédicacé par tous, avec lequel il a fait la course.

Dimanche 13 mai, "il faut être avant 7h dans Millau pour trouver de la place pour stationner" avaient dit les organisateurs. Nous les avons écouté. Nous avons choisi l'option de garer la voiture au nord de Millau, donc nous avons traversé le Viaduc en voiture et nous sommes revenus vers Millau par l'ancienne route. Nous avons trouvé de la place à environ 1km de l'arrivée, mais il y avait tellement de monde que ça ne nous a pas paru trop long pour rejoindre le départ, une vingtaine de minutes tranquillement. Même pas besoin de mettre un sac poubelle sur nous tellement la température est déjà agréable. Quelques photos souvenirs sur la place avant de s'engouffrer dans le sas de départ. Nous sommes à peu près à 400m de la ligne de départ, mais on ne peut plus avancer, Il paraît qu'il y a déjà des coureurs qui sont devant depuis 6h30 !!!! Il nous reste 1/2h à attendre, nous écoutons religieusement tous les discours, Gilles Bertrand, l'Organisateur, nous donne quelques chiffres : nous sommes 10503 dont 2700 femmes au départ, la distance est de 23,500km, nous allons fouler dans les deux sens, soit sur une distance de 5,4 km, le plus long et le plus haut viaduc d’Europe, culminant à 345 mètres, au dessus du Tarn

Il est 9h et c'est, comme pour les Templiers (les frontales en moins), que la musique de Era nous accompagne pour le départ ... l'émotion est forte et ça se voit sur certains visages ... quelques minutes sans bouger, puis des piétinements et enfin nous avançons en courant, il ne s'est passé que 4', ce n'est pas beaucoup, vu le nombre de participants. La ville, qui compte 20000 habitants, a vu sa population doublée pour l'occasion et les spectateurs sont très nombreux pendant les 3 premiers km, jusqu'à la sortie de la ville, pour le moment, nous ne faisons que descendre et plus nous nous rapprochons du Viaduc, que nous avons tous en point de mire devant nous, plus nous descendons ... jusqu'à ce que nous arrivions au pied de la pile n°2, la plus haute, c'est à partir de là que la longue montée commence ... nous sommes juste sous le tablier du Viaduc qui nous culmine à 245m ... impressionnant. Une belle montée en lacets par une route pas très large, mais sans que cela ne gène la progression de chacun. Beaucoup ont choisi l'option marche rapide et ceux qui veulent courir arrivent tout de même à se frayer un passage. Nombreux sont ceux qui s'arrêtent pour faire des photos, afin d'immortaliser l'événement. Les méandres de la route, nous permettent de passer plusieurs fois sous le Viaduc, avant de rejoindre une autre pile. Nous sommes à présent, à 150m sous le tablier, et nous attaquons une partie encore plus pentue, pas très longue, mais difficile. Encore quelques virages et nous entrons sur l'aire de repos de l'autoroute par l'accès des secours. Nous sommes au km 8,400 et c'est ici qu'a été installé le 1er ravitaillement. Comme prévu, il n'y est distribué que des petites bouteilles d'eau de 25cl. Des dizaines de poubelles sont disposées le long de la sortie de l'aire de repos, afin de recueillir tous les déchets, avant d'attaquer la traversée du Viaduc.

Une grande boucle d'environ 600m, en montée, nous permet d'arriver sur le Viaduc ... Quel bel ouvrage ... on dirait un immense navire dont les pylônes seraient les mats et les haubans, la voilure ... Nous continuons de monter, car le tablier accuse une pente de 3%, nous avons une vue panoramique sur la droite, à travers les parapets transparents. Il ne vaut mieux pas trop s'attarder car la température a beaucoup chutée et ce n'est pas le moment d'attraper un coup de froid. Nous passons la mi-course à la hauteur du dernier pylône et une centaine de mètres plus loin, nous effectuons un demi-tour pour emprunter la voie sud nord du Viaduc, cette fois en descente, et cela se sent dès les premiers mètres. Impossible de ne pas jeter un coup d'oeil sur la droite, la vue sur la ville de Millau et de ses environs est remarquable. Dès la sortie du Viaduc, nous entrons sur l'aire de repos, ou le 2e ravitaillement (km15) nous attend. Il y a de l'eau, des fruits secs, des bananes, des gels, du sucre, de la pâte d'amande, enfin bref, tout ce qu'il faut pour faire repartir un coureur qui aurait eu envie d'abandonner. Nous sortons de l'aire de repos par un petit sentier d'une cinquantaine de mètres avec un fort dénivelé, avant de retrouver une petite route qui va nous faire monter jusque dans les hauteurs de Millau. Nous ne sommes pas monter pour rien, car d'en haut, la vue est magnifique, à gauche, la ville de Millau et à droite, le Viaduc ... Ce sont de superbes images qui vont rester dans les mémoires de beaucoup des participants. Le retour vers Millau se fait par une succession de descentes. La première, très pentue, emprunte un petit chemin poussiéreux. Les nombreuses ornières et quelques pierres ça et là, vont vite faire ralentir, quelques participants. Le 3e et dernier ravitaillement (km19) permet de faire une dernière petite pause avant la dernière descente, cette fois, par une route en ville, au milieu des nombreux spectateurs, massés le long des barrières jusqu'au Parc de la Victoire où est jugée l'arrivée.

Nous n'avons malheureusement pas réussi à rester tous ensemble. Pendant 4km, nous avons gardé le contact entre Pierre, Françoise, Éva et moi, mais nous avions déjà perdu Serge, Didier, Mauricette, Papy et Maria. Avec Pierre, nous avons grimpé tranquillement jusqu'à la 2e pile du Viaduc, en nous arrêtant pour faire des photos, c'est vers le 1er ravitaillement que nous avons perdu Éva et Françoise. Ensuite, nous avons continué tous les deux, passant en 1h32' à la mi-course. Nous nous sommes un peu lâchés dans la 2e partie du parcours, beaucoup plus en descente, et quel plaisir de pouvoir finir ensemble, main dans la main.

Je vais garder un souvenir inoubliable de cette course, tout d'abord pour l'originalité de l'épreuve, mais aussi pour la qualité de l'organisation, il n'y a rien à redire, de l'envoi des dossards à la remise du magnifique tee-shirt d'après course, tout est parfait : sécurité, ravitaillements, gentillesse et dévouement des bénévoles, en prime, nous avons eu une magnifique journée ensoleillée, c'est sur, encore une fois, ce sont les absents qui ont eu tord de ne pas venir ...

Qu'ils se rassurent, car ce qui devait n'être qu'une course unique risque de revoir le jour l'année prochaine .... voilà, ce qui se disait après l'arrivée dimanche midi dans les allées du Parc de la Victoire. Quoi qu'il en soit, même si une 2e édition voyait le jour ... rien ne remplacera une 1ére ... et nous, nous y étions ...

Nos résultats : Fabrice : 2h35'49" (temps officiel : 2h41'30")  -  Pierre : 2h41'29"  -  Éva : 2h50'24" (temps officiel : 2h54'54")  -  Françoise : 2h56'39"  -  Jean (Papy) : 3h13'56"  -  Serge : 3h18'51"  -  Didier : 3h18'52"  -  Mauricette : 3h18'52"  -  Maria : 3h18'52"  -

Comme souvent, voila comment ça se termine :

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