Récit de la Roma No Limits

Récit de la Roma No Limits - Italie

Marathon Extrême dans la banlieue de Rome - 12 juin 2005

Après la réussite de la première édition de la "Roma No Limits" en septembre 2004, le comité d'organisation, avec, à sa tête Umberto Silvestri, a décidé de reconduire cette épreuve le 12 juin 2005. C'est à Anguillara Sabazia, dans la banlieue de Rome, et plus précisément dans le "Parc Régional de Bracciano et Martignano" que s'est déroulée cette deuxième édition.

De 350 participants, l'an dernier, c'est à plus de 600 que nous avons pris le départ cette année. Noyés dans la masse, 5 Français, emmenés par Modestino Preziosi, Italien vivant en France depuis quelques années, et vainqueur de la première édition.

"Cette année, le parcours est plus long que l'an dernier, et il y a plus de difficultés, mais quand j'ai proposé à quelques coureurs français de venir participer à cette course, ils ont répondu oui, tout de suite, et je suis sur qu'ils reviendront avec d'autres participants, qui aiment ce genre d'épreuves."

Il y a trois possibilités pour participer à l'événement :

Être seul et courir "l'Extrême Marathon" sur la distance de 42,195km.
Former une équipe de 3 personnes, "Survivor Team" et couvrir ensemble la distance de 35km, en participant à une dizaine d'épreuves réparties le long du parcours.
Être Vététiste et parcourir 48km : "l'Impossible MT Bike".

Pour tous, coureurs individuels, équipes ou vététistes, le départ est à 9h15', sur la plage de l'immense Lac de Bracciano à Anguillara Sabazia. Après 400m de plage, il faut rentrer dans l'eau. Les plus rapides sont déjà sur la gauche, ils ont de l'eau jusqu'à la ceinture, mais le fond du Lac est plat à cet endroit, alors que les moins téméraires, ceux qui ne veulent pas beaucoup se mouiller et qui ont quand même de l'eau à mi cuisse, s'entassent côté droit et sont gênés dans leurs progressions par les nombreux rochers au fond de l'eau. Environ 500m dans l'eau, avant de sortir, en escaladant des filets pour rejoindre un ponton, pour les équipes et normalement en grimpant sur les rochers pour les autres. C'est à partir de là que les vététistes récupèrent leurs montures, jusque là accrochées sur des barres (style triathlon), et partent sur les traces des coureurs à pied. A la sortie du ponton, les équipes doivent se débrouiller pour porter un sac de sable de 40kg pendant 400m tout en montée, pendant que les marathoniens grimpent eux aussi en haut du village, avant d'attaquer tous ensembles une descente qui se termine à nouveau dans le Lac. Cette fois, c'est pendant 1,5km qu'il faut marcher dans l'eau, car il est impossible de courir. Le niveau varie selon le sol, et certains concurrents se retrouvent avec de l'eau jusqu'au torse … et les pauvres vététistes doivent porter leurs vélos … dur, dur, dur …

Une fois sortis du Lac, c'est par une petite route puis un chemin que nous rejoignons, après environ 5km de montée, le Lac de Martignano. C'est au milieu de cette montée que les équipes affrontent leur 3^e épreuve : tiré au sort, un participant par équipe se retrouve dans un enclos au milieu d'une vingtaine de poules, le but étant d'en attraper une et de la ramener dans le poulailler … grosse crise de rire parmi les participants … avant de repartir comme tout le monde vers le deuxième Lac, où les attend une autre épreuve. Equipé d'un gilet de sauvetage et d'un casque, c'est grâce à un canoë qu'un équipier doit aller faire un demi-tour à une balise placée à 50m du rivage, et revenir au bord.

Les marathoniens et les vététistes continuent leurs périples sur un petit chemin au bord du Lac, avec quelques passages dans l'eau (ou plutôt dans la vase), avant de traverser une ferme, "Il Castoro", orientée vers l'élevage biologique de bovins, volailles, chèvres et abeilles.

Quelques km de montées, et nous arrivons au Mont St Andréa, dans une zone militaire, où les équipes doivent pousser une botte de paille en suivant un parcours fléché. Une superbe descente très poussiéreuse nous conduit jusqu'au village médiéval de Césano. C'est dans ce village qu'est installé un pont Tibétain, que les équipes doivent franchir, et c'est aussi sur la place de Césano que l'on trouve la seule fontaine publique sur tout le parcours, c'est le moment de refaire le plein des bidons.

On entre dans une immense forêt, où un passage est ouvert pour la course, mais toutes les branches coupées sont en travers de la piste, pas facile d'avancer car une fois il faut passer dessus et une fois dessous, mais avec de la patience et de la détermination, ça passe. Nous entamons la descente d'un canyon toujours au milieu des branches, mais avec en plus, les pieds dans l'eau et plus nous descendons, plus il fait sombre. Bien sur, une fois au fond de la gorge, il faut remonter, heureusement en évitant la superbe cascade sur notre gauche, c'est d'ailleurs dans cette partie du parcours que nous y laisserons tous un peu de peau, en effet nous avons tous été griffés par les branches dans ce passage difficile, qui se termine en entrant dans une grotte d'où l'on ressort obligatoirement par un goulet, allongé en rampant.

Nous arrivons au village de Formello et il parait que nous avons dépassé la mi-course … c'est dans ce village que nous trouvons un ravitaillement, constitué uniquement de petites bouteilles d'eau gazeuse … et oui, en Italie, tout le monde boit de l'eau gazeuse … je n'ai pas le choix, donc je bois et je remplis mes bidons. Puis nous attaquons le chemin du retour.

Nous retraversons le terrain militaire par un autre chemin. Les collines ressemblent tellement au désert africain que c'est ici que le film "Le Roi David", avec Richard Geere, a été tourné. Quelques km plus loin, nous apercevons le village d'Anguillara, avec une vue superbe sur le Lac. C'est ici que la dernière épreuve se déroule pour les équipes, il s'agit de tirer à l'arc dans des cibles.

Encore 8km en descente, moitié route, moitié chemin, et nous entrons dans le Lac pour effectuer le même parcours qu'à l'aller, soit 1,5km dans l'eau, avant de remonter dans la ville d'Anguillara et de passer la ligne d'arrivée, au milieu des nombreux spectateurs venus pour nous encourager.

Résultats:

Marathon