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Récit Trail du Bout du Monde - 08 juillet 2012 - Plouzané - 29 -------------------------------
Toujours dans le cadre de ma préparation pour la TDS de la fin août, j'ai programmé l'Ultra Trail du Bout du Monde qui se déroule le 08 juillet, en Bretagne, entre Plouzané et la Pointe St Mathieu, à l'extrême ouest de Brest. Etant donné que nous en profitons pour passer 2 semaines de vacances dans le coin, nous avons donc loué un gîte sur le passage de la course, à Plougonvelin. Comme d'habitude, j'en ai parlé autour de moi et Serge, Daniel et Maria viennent remplir notre gîte (prévu pour 7), pour un grand week-end Trail entre copains. J'avais voulu participer à la première édition, il y a quelques années, mais ça n'avait pas été possible, faute de vacances à ce moment là. Depuis, les organisateurs ont ajouté un Ultra de 57km, et c'est donc sur cette distance que nous allons nous lancer, Daniel, Serge et moi. Après son abandon à la Maxi-Race d'Annecy, Daniel a besoin de se rassurer avant de se lancer dans le grand bain de l'UTMB. Pour Serge et moi, c'est aussi la dernière occasion de tester tout le matériel pour pouvoir partir, en toute confiance, pour la TDS. Eva et Maria, vont, faire une partie du parcours en randonnée en essayant de nous prendre en photo, mais surtout pour profiter au maximum des superbes paysages que propose la côte bretonne ... Une petite délégation des "Raids Dingues" (mon club), sera présente sur le 35 et le 55km, ce qui promet surement un très, très bon week-end ... |
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| Vendredi 06 juillet 2012 Un petit coup de téléphone aux propriétaires du gîte que nous avons loué, nous permet de savoir qu’il n’y a personne avant nous et en accord avec eux, nous décidons de faire la route le vendredi, pour arriver vers 17h30 à Plougonvelin. Mr et Mme Jaouen, les propriétaires, nous attendent avec une pleine assiette de crêpes et une bouteille de cidre. Ils sont très sympathiques et sont heureux de nous accueillir chez eux. Nous avons roulé une bonne partie du voyage sous la pluie, avec 2 passages sans vraiment beaucoup de visibilité, tellement les averses étaient fortes. Heureusement, à l'approche de Brest, le ciel s'est éclairci et la pluie a cessé de tomber ... Nous avons pu faire une petite ballade autour de Plougonvelin, histoire de repérer les lieux, avant de nous installer dans le gîte. Des fenêtres, des chambres, situées au premier étage, la vue sur la Mer d'Iroise est superbe, on voit les côtes de la presqu'île de Crozon et l'entrée de la rade de Brest. Le ciel est bleu, mais la température n'est pas très chaude ... seulement 15° ... qu'importe, ne pouvant pas changer le temps, nous allons nous adapter à la température ... Samedi 07 juillet 2012 Le réveil est tristounet, la pluie, n'a quasiment pas cessé de tomber, cette nuit et la belle vue que nous avions hier soir s'est transformée en une brume blanche, bouchant complètement le paysage ... les vacances commencent mal !!! Pas question de prendre le petit-déjeuner sur la terrasse., mais plutôt bien au chaud à l'intérieur de la maison ... Maria, Serge et Daniel nous passent un petit coup de téléphone pour nous dire qu'ils sont sur la route et qu'ils vont arriver vers midi. Eva et moi, nous profitons d'une petite accalmie pour aller faire quelques courses et repérer l'endroit du retrait des dossards où nous allons revenir tous ensemble cet après-midi. Le site est magnifique, la pointe St Mathieu est réellement au "Bout du Monde", mais pour l'instant, pas question de sortir de la voiture, la pluie s'étant, à nouveau, remise à tomber ... quelle galère !!! C'est, comme prévu, à midi, que Serge, Daniel et Maria arrivent à la maison. Ils ont fait le voyage sous la pluie et rêvent d'un week-end ensoleillé ... ça commence très mal, car la pluie redouble ... nous sommes obligés de manger à l'intérieur ... et comme par miracle, une belle éclaircie nous permet de prendre le café sur la terrasse ... puis direction la pointe St Mathieu pour le retrait des dossards, bien abrités sous nos parapluies. Et ça ne va pas s'arranger, nous prenons la voiture pour aller repérer quelques passages du parcours, mais le mauvais temps nous oblige à renoncer à cette ballade et nous rentrons à la maison, pour préparer nos affaires de course pour demain ... Dimanche 08 juillet 2012 Aujourd'hui, pas de grasse matinée, le réveil sonne à 5h30 pour tout le monde, et comme par miracle, il ne pleut plus. Au petit déjeuner, chacun ses petites habitudes, ce n'est pas le jour pour les changer. Pour Serge et moi, gâteausport, lait, céréales, pain, confiture et café, pour Daniel, pas de gâteausport, juste du café et du pain ... une bonne douche et nous enfilons nos tenues de course, en prenant soin de vérifier si tout va bien ... dossard, bidons, gels ... puis nous quittons le gîte à 6h30 pour rejoindre, avec la voiture de Serge, la ligne d'arrivée de la course, à la Pointe St Mathieu. De là, nous prenons un bus qui nous emmène jusqu'au lieu de départ, à Plouzané, devant l'entrée du vélodrome. Nous y arrivons à 7h30, il nous reste 1h avant le départ. Il fait beau, et, en principe, il ne doit pas pleuvoir de la journée, d'après les organisateurs. A 7h45, nous assistons au départ des 11 coureurs de l'association "Dunes d'Espoir", chargés de mener une Joëlette jusqu'à l'arrivée, en permettant à 5 enfants handicapés de participer, eux aussi, à la fête. Cela nous permet de repérer le circuit du départ, sans oublier de les applaudir à 3 reprises car pour quitter le vélodrome, ça n'est pas simple : 1 demi-tour de piste à l'intérieur puis 1 tour complet, à l'extérieur, en passant aux pieds des tribunes et enfin, encore 1 tour, de l'autre côté des tribunes ... Nous profitons du temps qui nous reste pour faire une petite photo de l'ensemble des "Raids Dingues", inscrits, sur le 55km (5) et sur le 35km (2), le 8e sur la photo (le seul en noir) n'est autre que Serge, mais nous ne pouvions pas l'abandonner, on ne sait jamais, peut-être qu'un jour, il deviendra "Un Raid Dingue" !!!
Après les derniers conseils des organisateurs, il est juste 8h30 quand le départ est donné. Nous sommes 450 au départ de la course de 57km. Les premiers km ne sont pas très compliqués, la seule difficulté réside dans l'état du sol, c'est très humide et donc très glissant. Vers le 5e km, nous sommes tous à l'arrêt, dans un passage en montée, très étroit, où certains participants ont beaucoup de mal à grimper ... et ont tendance à redescendre plus vite en arrière ... il suffit pourtant simplement de faire un écart de quelques mètres pour grimper facilement, grâce aux arbres sur le bord de la montée, en s'aidant avec les mains. Cette partie de parcours n'est pas très passionnante et j’ai hâte de rejoindre le bord de mer, pour enfin emprunter le chemin des douaniers, le GR34. En descendant l’escalier qui mène à la plage Ste Anne, tout près de la zone Technopole de Brest, mon pied gauche tape assez fort dans une pierre et une vieille douleur au genou, qui avait pourtant disparue, ressurgit à nouveau. Cette fois, ça y est, nous sommes sur le GR34, et pour commencer, nous devons grimper les 87 marches d’un escalier, pas très large, pour ensuite, longer la clôture de l’IFREMER par un chemin à l’abri du soleil, et donc très humide et glissant.
Après avoir escaladé quelques rochers, la vue devient magnifique. Une pancarte nous rappelle qu’il faut rester prudent, car une chute pourrait être fatale, en effet, nous sommes en surplomb du Goulet de Brest, au beau milieu de superbes rochers. Sur la gauche, de l’autre côté du Goulet, la vue sur la Pointe de Crozon est magnifique. Devant, on aperçoit le port de Dellec. Le chemin, bordé de nombreuses fleurs, jaunes et bleues, nous y conduit. Nous longeons les murs immenses du Fort de Dellec en direction d’un autre petit port, celui de Mengand. Je commence à ressentir des douleurs de plus en plus gênantes dans mon genou, surtout dans les parties montantes. Dès que j’appuie sur ma jambe gauche, pour avancer, ça va, mais c’est en la relevant pour la relancer vers l’avant que j’ai mal … Je continue, mais je ne pense qu’à cette douleur et je commence à douter sur ma fin de course … Les très belles parties de parcours, très roulantes, me permettent quand même d’avancer, sans avoir à trop forcer sur mon genou. Nous entrons dans le Fort du Minou, et pendant une centaine de mètres, nous croisons d’autres coureurs, c’est normal, car nous devons aller faire le tour du Phare du Minou, avant de ressortir du Fort, à l’endroit où nous y sommes rentrés. Après une belle montée, dans laquelle je suis obligé de marcher, nous redescendons vers le parking de la plage du Minou, où est installé le 1er point d'eau. Je remplis mes 2 bidons, nous sommes au 15e km et je ne suis pas le seul à commencer à me poser des questions sur le passage de la barrière horaire du 35e km ...
Aussitôt après avoir
quitté le point d’eau, une succession de montées d’escaliers va encore plus me
ralentir, j’ai de plus en plus mal à mon genou et je suis obligé de marcher … J’en
profite pour admirer le paysage, et je décide que je vais arrêter au ravitaillement du 25e km, ce n’est pas la peine d’insister, pour
aggraver les choses. Dans la traversée de Portez, une famille a installé un
petit ravitaillement sauvage, et un arrosage au jet d’eau, j’en profite pour
refroidir mon genou, ça me fait du bien, mais malheureusement ça ne dure pas
longtemps. Je commence à avoir hâte d’arriver au 25ekm
… J’arrive sur
la plage de Porsmil, c’est la dernière plage à
traverser avant de remonter pour
un petit passage dans les terres. Puis une descente par un escalier
nous permet
d’arriver sur la plage de Trez Hir. Quelques rochers, sur la
plage nous
empêchent de voir le ravitaillement, alors, je continue …
et soudain, je vois
Eva et Maria qui me disent que Serge et Daniel sont passés en
3h10 de course,
je regarde ma montre, 3h36’ … c’est
décidé, j’arrête là. Il reste 10km
à faire
en moins de 1h, ça me parait impossible et de toutes
façons, il me restera
encore 20 autres km à parcourir pour finir cette belle
épreuve … dommage, mais
ça n’est pas pour cette fois … Je vais voir un
bénévole, pour lui signaler mon
abandon, en lui tendant mon dossard et il me dit de rejoindre la Pointe
St Mathieu, pour abandonner là-bas !!! Deux participants, un
garçon et une fille sont comme moi, prêts à
arrêter et comme Eva et Maria sont en voiture, je leur propose de
les emmener à la Pointe St Mathieu. A peine moins d'un quart
d'heure plus tard, je les dépose près de la ligne
d'arrivée. Nous partons,
Eva, Maria et moi, en direction du Conquet pour guetter Daniel et Serge, afin
de les prendre en photo, dans l’effort … et quand ils arrivent à notre hauteur,
nous voyons bien qu’ils sont obligés de se motiver à tour de rôle pour pouvoir
continuer, tellement ils sont fatigués. Il leur reste 14km à faire, nous leur
donnons rendez-vous sur la ligne d’arrivée.
Les participants à la course de 35km sont presque tous arrivés et ils ont libéré beaucoup de place de parking, je trouve donc une place tout près de la ligne d’arrivée. Je ne peux toujours pas me changer car mes affaires sont dans la voiture de Serge et, bien sur, c’est lui qui a les clés dans sa poche … Je décide d’aller sur la ligne d’arrivée pour rendre mon dossard et annoncer mon abandon. Une femme très sympathique me fait remarquer que c’est bien d’être venu jusqu’ici pour les prévenir, elle paraît surprise et m’invite à garder mon dossard pour pouvoir bénéficier du repas d’après course. J’ai aussi le droit de passer par le ravitaillement, les massages et j’ai même le droit au cadeau, comme tous les finishers, une grande serviette au couleur du Trail du Bout du Monde … Eva et Maria m’offrent une bonne bière et en profitent pour manger 2 bonnes crêpes bretonnes. Serge et Daniel terminent en 7h38' et quelques secondes (266e et 267e) ... tous les 2 avec un grand sourire, malgré la fatigue.   Ce
n'est qu'après un bon massage, surtout pour Serge, que nous
avons pris le temps de manger, sans oublier de boire quelques
bières, pour faire descendre les très bonnes
saucisses de Molène, qui nous ont été
servies.
  Renseignements et résultats : http://www.trailduboutdumonde.com/ |
 Daniel sur la plage de Trez-Hir
 Fabrice sur la plage de Trez-Hir  Eva et Maria à l'arrivée ...  Serge, près de l'arrivée  Daniel, près de l'arrivée |
Texte et photos :
Fabrice Humbert
