Récit Trail des Rois Maudits / Les Andelys (27) / 1er octobre 2017
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(Récit : Fabrice Humbert)

Comment ne pas être présent au départ de la première édition du Trail des Rois Maudits, dont le départ est donné aux Andelys, la ville où je suis né. D'autant plus que ce Trail fait partie d'un Challenge sur 2 courses. J'ai déjà marqué des points sur la première course, Le Trail des 2 Amants, en avril, alors pourquoi ne pas en marquer d'autres ici et inscrire mon nom dans le classement de ce premier Challenge. Il n'en fallait ni plus, ni moins, pour que je sois sur la ligne de départ, de ce nouveau Trail de 50km, au beau milieu des 361 partants, en compagnie de mes 2 copains, Daniel et Serge.
                                                                                 
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Comme souvent, quand je m'inscris dans une nouvelle aventure, j'en parle à mes copains, et c'est avec un grand plaisir que Daniel et Serge se sont eux aussi, inscrits pour ce nouveau Challenge "MPSE". Nous nous retrouvons donc tous les 3, inscrits pour la 1ére édition du Trail des Rois Maudits. Mais avant de nous retrouver au départ, nous avons rendez-vous en premier lieu, sur la ligne d'arrivée, située sur la base de Loisirs de Léry-Poses ... et oui, comme il s'agit d'une course en ligne, les organisateurs ont prévu des autocars pour nous permettre de rejoindre le Stade René Tomascini, sur les hauteurs des Andelys. Il fait encore nuit quand nous arrivons à la Base de Loisirs, le départ des navettes est prévu à 6h15. Nous embarquons tous les trois dans le même bus et à 7h10, nous arrivons sur le stade de départ. Etant assis juste derrière le chauffeur du bus, nous descendons les premiers et nous sommes donc les premiers pour récupérer nos dossards ainsi que notre petit cadeau de participation, une paire de manchettes aux couleurs du trail des Rois Maudits, un cadeau bien sympa et surtout, très utile. Maintenant il reste un peu plus d'une heure à attendre que le départ soit donné, il est programmé à 8h30. Je passe un peu de temps à discuter avec mon vieux copain, Daniel, le speaker de la course. je suis content de le voir, ça faisait un petit bout de temps que je ne l'avais pas vu, je trouve qu'il a meilleure mine et je lui dis. Lui aussi est content, ses soucis de santé se sont un peu arrangés et il a reprit du poids et surtout, le moral est revenu au beau fixe. Je rencontre aussi David et Xavier, les organisateurs, je suis assez surpris de les voir, aussi décontractés, juste avant le départ de leur "bébé", surtout pour une première édition, mais c'est surement qu'ils ont minutieusement, tout bien préparé. Je passe un moment avec Damien, l'Ambassadeur de la section Normandie du Team Raidlight, dont je fais partie, c'est sympa, parce que l'on ne se voit pas souvent et c'est bien dommage ...


Séance photo, juste avant le départ, de g. à d. Daniel, Serge et moi.

Le temps passe, avec Daniel et Serge, nous faisons 2 petits tours de stade, histoire de ne pas rester statiques, avant de rejoindre la ligne de départ, pour écouter le dernier briefing. C'est Xavier qui nous donne les dernières consignes, il insiste surtout sur la beauté des paysages que nous allons découvrir et nous recommande la plus grande prudence, sur les portions bitumées, où nous risquons de rencontrer des véhicules, puis, c'est au tour du Maire des Andelys, Monsieur Frédéric Duché de nous remercier d'être présents, pour cette nouvelle aventure. Puis vient le moment du décompte : 3 ... 2 ... 1 ... et c'est parti, pour les 361 participants !


C'est parti pour un tour de stade ... et 52km.

Nous commençons par un tour de piste, suivi par une portion descendante, en forêt, qui nous permet de rejoindre le Château Gaillard. Nous passons sous le pont-levis et toujours en descendant, cette fois par une petite ruelle, nous arrivons sur les bords de Seine (alt.10m), que nous longeons pendant toute la traversée du Petit-Andelys. Pour l'instant, nous n'avons jamais été ralenti et c'est en file indienne que nous commençons la montée vers le Mont-Pivin (alt.125m), qui marque le passage du km5. Nous arrivons, après une 2éme montée, identique à celle du Mont-Pivin, à Val Saint-Martin, où nous retrouvons les bords de Seine. Par un sentier tout en forêt, nous grimpons vers le plateau du Thuit (alt.138m). Une belle portion plate d'environ 1km, nous permet d'arriver au premier ravitaillement (km13,5 et déjà 444m de D+). Serge est devant moi, il m'a doublé dans une des parties montantes. J'arrive au ravitaillement en 1h50' (barrière horaire : 2h), c'est juste, et craignant qu'il pleuve, comme beaucoup de coureurs, j'avais gardé ma veste de pluie, je décide de l'enlever, quitte à perdre un peu de temps, au moins je serai plus à l'aise pour repartir. Daniel passe au ravitaillement et, à son tour, il est devant moi. Il me demande si ça va, je lui dis que tout va bien, mais que ça risque d'être dur pour les barrières horaires. Je remplis mes bidons, avale un demi verre de coca et repars à mon rythme. Le chemin descend et je reviens rapidement sur Daniel, il n'y a que 10km pour arriver au 2éme ravitaillement et 250m de D+, et il faut y être avant 4h de course, c'est faisable mais il ne faut pas traîner. Après 2 grosses montées et 2 descentes, dans lesquelles nous nous sommes doublés plusieurs fois, nous arrivons ensemble au km24, à Daubeuf, là où est installé le 2éme ravito, en 3h15'. Après avoir bien bu et mangé, refait le plein de nos bidons, nous repartons pour un tronçon de 12km, pas facile avec 615m de D+.

  
Première grosse montée vers le Mont-Pivin, à gauche et de nombreux passages entre Seine et falaises, à droite.

Nous restons ensemble, pendant toute la partie montante, juste après le ravitaillement et nous passons Vatteville (alt. 137m). Dans la descente vers Val Simon (alt. 86m), je reprends un peu d'avance sur Daniel, mais il me rattrape dans la montée suivante et au passage des Mares Jumelles (alt. 131m), nous sommes à nouveau ensemble. Et là, nous attaquons une superbe descente, en moins d'1km, nous rejoignons le RD19, en passant sous les rochers de l'école d'escalade de Connelles  ... magnifique passage. Daniel a de plus en plus de mal à descendre, alors sur la départementale, je suis tout seul, et j'ai le temps de boire en marchant un peu. J'attaque la montée suivante, au départ, des rondins de bois ont été scellés dans le sol pour faire un escalier, mais voilà, si Daniel a du mal à descendre et bien, moi, j'ai du mal à monter. Il me redouble. Dans la descente suivante, je n'arrive plus à repartir et pour la première fois, je ne reviens pas sur lui ... je suis à nouveau au pied d'une montée et je le vois s'éloigner, j'essaie de ne plus regarder trop loin devant et je fais un gros effort pour arriver à Senneville. Dans la descente, en direction de Amfreville-sous-les-Monts, je le rattrape et je lui dis que je vais m'arrêter au ravitaillement du km 35, car j'ai même un doute, je crois qu'on ne va pas passer la barrière horaire, prévue pour un passage avant 5h30 de course. Nous en sommes à 5h06, il reste 3km, pour arriver au ravitaillement où se trouve la barrière, et en plus, nous sommes au pied d'une grosse montée de 100m de D+ ... Daniel me dit qu'il faut que j'arrête de regarder ma montre et qu'on va y arriver ... je crois qu'il en a marre de m'entendre parler des barrières horaires ... il a raison, en plus c'est mon pote, on ne va quand même pas s'engueuler, alors qu'on est là, pour ... prendre du plaisir ... pour nous le trail c'est un loisir ... pas un métier où l'on peut gagner sa vie ... alors je l'écoute et je le suis ... enfin, non, il me largue dans la montée et je le double dans la descente, qui nous ramène à ... Amfreville-sous-les-Monts ... Voilà, ça y est, ma montre indique 5h30 de course, je marche sur le plat, pour que Daniel me rattrape et nous arrivons ensemble au ravito ... 5h32' ... Xavier est là, il annonce aux nombreux coureurs présents sous la tente, que l'Organisation a remis 30' de plus sur cette barrière horaire et pareil sur la suivante. C'est super, mais voilà, ça ne va pas toujours comme on veut ... et maintenant, alors que pour moi, mon coup de fatigue s'est arrangé, c'est au tour de Daniel de coincer. Il s'est assis, il a envie de vomir et il a un gros coup de moins bien ... nous remplissons nos bidons, car c'est le dernier ravitaillement. Nous sommes au km36 et il reste 16km et 380m de D+ ... pour finir, mais pour passer la dernière barrière, moins de 10km, 270m de D+ à faire en 2h15.

Pour continuer, d'avancer, nous décidons de rester ensemble jusqu'au bout, c'est plus motivant ... on va alterner, des portions de marche et des portions de course. Ni l'un, ni l'autre n'a de douleurs aux jambes, mais nous sommes épuisés, certainement pas assez bien préparés, mais ce n'est pas à 16km de l'arrivée qu'il faut penser à ça ... La portion sur les bords de Seine, d'environ 1km, nous permet d'arriver au pied de la dernière grosse difficulté : la montée du Val Pitan et son sommet à 151m d'alt. ... Allez, c'est parti ... Il nous faut 25' d'effort pour y arriver et 2,5km, de moins à faire ... Ca ne va toujours pas mieux pour Daniel, il a de temps en temps envie de vomir et nous n'arrivons plus à boire correctement, à mon tour, ça ne va pas fort, la partie sur le plateau nous permet de faire des séances course, plus longues ... Nous passons Flipou, ça redevient vallonné, mais descendant, jusqu'à la ligne de chemin de fer de Romilly-sur-Andelle ... Enfin, nous arrivons au pied de la colline des 2 Amants, en 7h26 ... Super ... Cette fois c'est la dernière montée ... Il reste 6km ... c'est dur, mais on ne lâche rien ... 7h45', nous sommes en haut, la vue est splendide, je retrouve des ailes dans la descente, que je fais tout seul. Un bénévole m'annonce qu'il reste 4km ... tout plat ... quel bonheur ... Je m'arrête pour satisfaire un petit besoin personnel en attendant Daniel, puis nous montons sur la passerelle pour traverser les écluses de Poses. Il est interdit de courir sur toute la traversée, sous peine d'être disqualifié, si près du but, ça serait dommage ... alors nous obéissons aux ordres ... nous marchons. A peine avons-nous quitté la passerelle que nous repartons en courant, devant nous, 2 coureurs, nous les doublons ... c'est l'euphorie ... mais ça ne dure pas, nous sommes fatigués ... ça y est, nous entrons dans l'enceinte de la Base de Loisirs de Léry-Poses, encore 1km ... à alterner marche et course ... et puis, on entend la voix de Daniel, mon copain, le speaker, c'est bon signe ... et puis, il y a Momo et Didier, qui sont venus, nous voir passer la ligne d'arrivée ... Momo prend des photos, Serge est aussi là, super il est arrivé ...

    
Dernier virage avant de franchir la ligne d'arrivée


Cette fois ... c'est terminé ...


On peut savourer une bonne bière, c'est mérité ...

Nous terminons ensemble, cette première édition du Trail des Rois Maudits en 8h23'01", 274 et 275e au scratch, 111e V1 pour Daniel et 4e V3 pour moi. Quand à Serge, il a bouclé sa course en 7h57'21" à la 235e place au scratch et 25e V2. Nous sommes donc classés au Challenge MPSE (classement fait sur le cumul des temps du Trail des Rois Maudits et du Grand Trail des 2 Amants) : Serge termine 29e en 15h46'05" et 5e V2 et moi, 32e en 16h09'19" et 1er V3. Malheureusement pour Daniel, n'ayant pas terminé le Grand Trail des 2 Amants, il n'est pas classé, dommage. Pour conclure, je pense que Le Trail des Rois Maudits a un bel avenir, c'est un Trail qu'il ne faut pas prendre à la légère et dans la catégorie des Trails de 50km, avec ses 2100m de D+, je le classerai parmi les plus exigeants de Normandie, mais il mérite le détour et puisque nous l'avons terminé ... pourquoi pas vous !


Avec le dossard, une belle paire de manchettes, un cadeau bien pratique et à l'arrivée, un gobelet rétractable, bien pratique aussi.
 

 

Challenge MPSE, renseignements : https://mpsportsevents.wixsite.com/mpse