Récit de l'AUBRAC ULTRA TRAIL ADVENTURE - 22 juin 2008

Le Marathon des Burons - Le Capucin - La Capucine

Pour notre 2e participation, nous avons loué un gîte, un peu particulier, à 3km de Nasbinals, sur le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Pour moi, qui rêve de découvrir La Mongolie, j'ai été gâté, car nous avons dormi sous une Yourte. C'est dans cette véritable tente en feutre des nomades mongols d'Asie centrale, prévue, pour abriter 12 personnes, que notre petite bande, de 10 joyeux lurons, a passé ce superbe week-end en Aubrac.

Depuis, déjà de nombreux mois, nous étions tous inscrits, dans les courses correspondants à nos envies. En effet, cette année, nous avions le choix entre 4 distances, 85km (Aubrac Ultra Trail Adventure), 45km (Marathon des Burons), 22km (Le Capucin) et enfin, une course exclusivement réservée aux féminines de 11km (La Capucine). Pierre et Françoise, pas trop adeptes des Trails, ont opté pour les 22km. Éva, Maria, Momo et David ont préféré repartir pour les 45km, comme l'an dernier. Didier, Karine, Serge et moi, étions inscrits pour le 85km. Mais voilà, suite à une vilaine blessure au genou droit, j'ai dû subir une opération, le 20 mai 2008, m'empêchant de participer à la course ... un peu dur, pour moi, mais j'ai quand même fait partie de la fête, en accompagnant tous mes copains, pendant ce très beau week-end.

Tout commence le samedi après-midi, par le traditionnel retrait des dossards. Nous y sommes à 14h30 et ce n'est pas encore l'affluence, c'est l'occasion de rencontrer quelques "Personnages" de la course à pied, comme, Dominique Chauvelier et Annette Sergent, toujours prêts à se prêter aux sollicitations des uns et des autres.

 

Une visite rapide de Nasbinals, histoire de repérer le départ et l'arrivée de la course et nous rejoignons, Rieutort d'Aubrac, un petit village à 3km de Nasbinals où nous avons réservé notre gîte, pour le week-end. Dès notre arrivée, les propriétaires nous accueillent et nous font visiter les installations. Une grande salle pour les repas, des sanitaires, dans un autre bâtiment, avec douches, WC, machine à laver ... etc... et puis, nous découvrons 2 superbes Yourtes toutes blanches. Il y en a une, rien que pour nous.  Il fait tellement chaud, à l'extérieur, que le bitume de la route est en train de fondre et nous en avons plein nos chaussures, donc, pour éviter de salir l'intérieur, de la Yourte, nous laissons nos chaussures à l'extérieur. Chacun trouvant sa place, facilement, nous, nous installons, tout en écoutant, attentivement, les explications, concernant l'origine, la fabrication, le montage et l'entretien de cette habitation, complètement inconnue, pour nous. Catherine Marie, la propriétaire des lieus, pourrait parler des heures, pour nous raconter, la dure vie des nomades Mongols, mais aussi, des avantages de la Yourte, fraîcheur en été et chaleur en hiver.

Nous profitons de la fin d'après-midi, pour préparer nos affaires pour la course. Dossards, sacs à dos, gourdes, chaussures, chaussettes, shorts, maillots, lampes frontales etc..., tout est vérifié ... et encore vérifié ... le stress est bien là ... ça se sent !!! Et moi, dans tout ça, et bien, pour une fois, je ne parle pas beaucoup ... j'ai, ce que l'on appelle classiquement : "Les Boules" ... et oui, je les envie tous ... comme j'aimerai pouvoir partir, même pour le Trail des Capucins ... enfin, je me dis qu'il y aura d'autres occasions, mais c'est quand même un peu dur de les voir, préparer leurs affaires ...

Il est 19h00, et c'est l'heure de passer à table. Ici, la cuisine est Bio, et tout est fait maison. Soupe, galette de lentilles, riz et en dessert, une crème faite à base d'une plante ... dont j'ai oublié le nom ... mais tout est excellent. Après le repas, nous décidons de faire une petite ballade, dans la campagne environnante, histoire de digérer, et de se dégourdir les jambes. Nous rencontrons un éleveur qui emmène quelques vaches et leurs veaux, dans une prairie, c'est l'occasion de discuter un peu, avec ce monsieur, passionné par son métier et fervent défenseur de la race "Aubrac".

 

Puis, nous regagnons notre Yourte pour une nuit de sommeil, courte pour certains, donc nous ne traînons pas trop à rentrer. Il est 21h30 et nous sommes tous couchés, le réveil va sonner à 2h30, pour Didier, Serge et Karine. J'ai promis de les accompagner, donc pour moi, aussi, le réveil est de bonne heure ... il n'y a pas de raison. Donc, il faut dormir ...

Comme prévu, c'est Serge qui me secoue, car, ayant mis mes boules Quiès, je n'ai pas entendu le réveil ... (quelle belle invention, ces petites boules, dès que je les ai, dans les oreilles, je peux m'endormir, n'importe où ...). Nous déjeunons dans la salle de restaurant où les patrons nous ont tout préparé, pain, miel, confiture, café, eau, thé ... et nous partons en direction de la ligne de départ. Je prends quelques photos et après leur avoir souhaité une bonne course, je m'éloigne un peu du départ, pour profiter pleinement du spectacle. Ils sont 700 au départ et il y a presque autant de spectateurs, répartis de chaque côtés de la route, pendant le premier kilomètre de course ... c'est très impressionnant. Il ne reste que 30 secondes avant le départ et le son de la musique du groupe Era, me donne la chair de poule ... puis ce sont les fumigènes rouges qui éclairent toute la place ... Alors, là, c'en est trop, j'ai les larmes aux yeux ... j'ai tellement rêvé de faire cette course ... j'ai envie de partir avec eux ... je prends encore quelques photos en encourageant tous les participants et même si je ne distingue pas trop les visages, c'est toujours aussi magique de suivre le ballet des lampes frontales ... Environ 3 minutes se sont écoulées et il n'y a plus un seul coureur sur la route, il ne reste que les spectateurs, qui, pour la plupart, se ruent dans leurs voitures, pour partir vers le premier endroit accessible, pour pouvoir les apercevoir vers le 6e kilomètre. C'est également, ce que je fais. Dès la sortie de Nasbinals, les coureurs empruntent le GR65, plus connu sous le nom de Chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Le chemin n'est qu'à une centaine de mètres de la route et c'est impressionnant de ne voir qu'un long serpent de lampes frontales, avancer, dans la nuit ... Au passage du 6e km, il y a déjà un gros écart entre les premiers et les derniers. C'est vrai que pour 85km, certains visent 8h00 et d'autres, aimeraient revenir à Nasbinals en moins de 16h00 ...

Je décide de ne pas rejoindre le 15e km, car j'ai peur de ne plus trouver de place pour me garer dans Nasbinals, pour assister au départ du Marathon des Burons, je reviens donc, avant 6h00, vers le départ, et oh!, surprise, je retrouve la même place de parking que j'avais à 3h00. A partir de maintenant, je ne vais plus me déplacer en voiture, c'est trop compliqué car il y a des déviations partout, et comme les courses vont être plus courtes, les arrivées ne vont pas tarder à se succéder. Je vais donc me rendre à un endroit où je vais pouvoir les voir tous revenir vers la ligne d'arrivée, bien sûr, après avoir assisté à tous les départs et plus particulièrement, celui de 7h00 dans lequel se trouve Éva. Je la retrouve dans le milieu du peloton des 1500 participants, elle est avec Momo et Maria. David est déjà parti s'installer, le plus possible à l'avant de la course. Je le vois sous l'arche de départ, il est sur la première ligne, c'est normal, il a terminé 40e l'an dernier et espère bien faire mieux, cette année. Je vais vite rejoindre le 1er km, dans la montée, à la sortie du village, et je vois tout le monde passer. David est bien parti et les filles, vers la queue du peloton, préfèrent monter en marchant. Elles le feront à chaque fois qu'elles seront dans une montée, afin de pouvoir s'économiser, préférant courir sur le plat et dans les descentes.

En attendant le départ de la Capucine, course réservée aux féminines, mais dans laquelle aucune fille de notre groupe, ne participe, j'ai le temps d'aller prendre un bon petit déjeuner dans un des bars du village.

Je retrouve Pierre et Françoise qui se préparent à prendre le départ du Capucin, 1/4h après la Capucine, à 8h45. Je marche un peu et j'arrive au km2, la course ne fait que 20km et devant, c'est déjà la bagarre, ça frise les 19/20km/h, dans ce petit bout de chemin, très plat. On est loin des vitesses normales sur un trail de longue distance, là, on se croirait sur un cross long ... Pierre arrive, dans un petit groupe et Françoise n'est pas très loin derrière lui. Il ne faut pas que je traîne, si je veux voir les premières femmes sur la ligne d'arrivée ... La première à franchir la ligne d'arrivée de cette mémorable journée, s'appelle Laurence Klein. A l'énoncé de son palmarès, par le speaker, ce n'est pas étonnant qu'elle gagne en 44'47", pour 11km, avec une confortable avance sur les autres femmes. Je pars sens contraire à la course, jusqu'au carrefour, où se rejoignent toutes les courses, en encourageant à chaque fois les participantes qui terminent la course ...  Il n'est pas 10h et c'est bientôt aux premiers du trail des Capucins, de faire leur apparition, 1h15' pour 20km ... pas mal. Environ 30' plus tard, les coureurs du Marathon des Burons arrivent à leur tour. Quand aux meilleurs de l'Ultra Trail, ils vont finir vers midi ... 8h07' pour 85km, bravo Monsieur Johan Serazin ...

Les premiers de la bande à passer la ligne sont Pierre et Françoise, 446 et 447e, en 2h37'07". Le troisième, n'est autre que David. Victime de maux de ventre, l'obligeant à marcher, pendant quelques longues minutes, il termine à la 137e place en 4h41'24". Jusqu'à la 3e heure, il pensait finir en moins de 4h, mais la douleur lui a même fait craindre d'abandonner ... La quatrième, en 7h25'21", à la 1063e place, c'est Éva. Cinquième du groupe, Momo, qui termine en 7h38'54", à la 1080e place, accompagnée par Didier, qui a abandonné au 27e km et qui a attendu 3h, sur place que les filles arrivent pour finir avec elles. La sixième, en 8h11'58", c'est Maria qui termine 1091e. La septième, c'est Karine, elle termine en 13h22'42", à la 298e place. Serge, quand à lui termine en 14h29'15", à la 375e place. Dommage pour Didier, qui est le seul à ne pas franchir la ligne d'arrivée.

Nous nous retrouvons tous, sous une grande tente, pour déguster l'aligot, offert par l'organisation, à tous les participants. Ensuite, nous rejoignons notre gîte pour une fin d'après-midi, tranquille, passée à soigner les petits bobos des uns et des autres (surtout les pieds). Le repas du soir, à peine terminé, nous nous couchons, tous, de bonne heure, pour une longue nuit, réparatrice ... avec déjà comme rêve, de revenir l'année prochaine, pour participer à la 4e édition et pour certains, dont Pierre, passer à la distance supérieure ... il reste un an pour s'y préparer ... Mais la soirée s'est surtout achevée, par une agréable surprise, pour moi. David et Karine m'ont offert le tee-shirt, gagné par Karine, pour sa participation à l'Ultra Trail. Ce geste de sympathie, m'a beaucoup touché, et j'ai bien vu, que ça leur faisait, autant plaisir, de me l'offrir, que moi, de le recevoir.

Le Marathon des Burons, vu de l'intérieur, par Éva.

"Depuis, quelques semaines, je n'étais pas très confiante, j'ai même eu l'idée de ne pas participer à la course et de me rabattre sur le Trail des Capucins, plus court et plus facile. j'avais peur de manquer de séances d'entraînement, par rapport à l'année dernière ou j'avais fait, beaucoup plus de sorties longues, avec Fabrice, mais cette année, avec son problème de genoux, il n'a pas couru depuis  novembre 2007 ... Pour lui, j'étais largement capable de participer au Marathon des Burons, et comme à chaque fois, il a réussit à me convaincre de prendre le départ. Nous sommes restés ensemble, avec Momo et Maria, jusqu'au ravitaillement de Brameloup, au 27e km. Marchant dès que nous arrivions dans une montée et courant le reste du temps, nous sommes arrivés à Brameloup avec 30' d'avance sur notre temps de référence, tout allait bien et en plus, sans vraiment avoir l'impression de forcer. Les retrouvailles avec Didier, qui nous attendait au ravitaillement, nous ont d'abord surpris, puis, à l'annonce de son abandon, nous avons été très déçues pour lui, mais il tenait à finir, les 18 derniers km, avec Momo. Vers le 30e km, c'est Maria qui a commencé à avoir du mal, à suivre ... elle n'était pas seule, un petit groupe s'est formé, et tous ont décidé, de rester ensemble jusqu'à l'arrivée. Vers le 37e, c'est Momo qui a coincé, un peu et vu que Didier restait avec elle, je leur ai dit que j'allais continuer toute seule, et que, si ça n'allait pas, ils me rattraperaient ... mais les derniers km se sont bien déroulés. J'ai toujours peur de me perdre, en étant seule, mais là, c'était impossible, tellement le balisage est parfait, et puis, pendant les 3 derniers km, les spectateurs nous portent en nous encourageant ... ça donne des ailes ... D'un seul coup, j'ai entendu des dizaines de gens qui criaient : "Allez Éva ... vas-y ... c'est bientôt fini ... bravo Éva ... courage ... ". A ce moment là, j'ai vu Fabrice, sur le bord de la piste. Il avait commencé à m'encourager, certainement en disant que j'étais sa femme, et tout le monde s'est mis à m'encourager, c'était très sympa ... C'est aussi très agréable de passer la ligne d'arrivée, d'une grande course comme ça. Les paysages de l'Aubrac sont toujours aussi magnifiques, c'est sur, mais refaire une 3e fois la même course ... je ne sais pas ... il y a tellement d'autres endroits, à découvrir ... mais bon, pourquoi pas ... Pour l'instant, un peu de repos, avec déjà, comme objectif : La Roma No Limits .... "